[Kamel Mansour, fondateur du Groupement d'action et...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT2781A 06
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
historique Représentant officiel de la Mosquée de Paris dans la région Rhône-Alpes, aumônier général des Hospices civils et des prisons de Lyon et de l'Ain, Kamel Mansour cumule les titres et les fonctions. Portrait d'un musulman de terrain.
historique Depuis deux ans, on le voit beaucoup sur le terrain. Manifestations oecuméniques, mosquée du boulevard Pinel ou dans les quartiers que l'on dit défavorisés, Kamel Mansour est toujours entouré de jeunes issus des banlieues comme lui. En deux ans, il a réalisé un parcours sans faute, alignant les fonctions comme d'autres alignent des titres honorifiques. Le 26 novembre [1993], le préfet de Région recevait une lettre du Recteur de l'Institut musulman de la mosquée de Paris confirmant le rôle officiel de ce jeune homme de 38 ans élevé à Vaulx-en-Velin portant barbe et bonnet. Son rôle aujourd'hui est de structurer, hiérarchiser l'islam à Lyon et dans la région. Le secret de cette fulgurante réussite : "J'ai confiance en Dieu et j'aime le travail". Kamel Mansour est en effet sur tous les terrains, celui de la religion comme celui de son association le Groupement pour la jeunesse et l'entraide basé à Rillieux-la-Pape, créé officiellement il y a trois ans et demi mais qui fonctionne en fait "informellement depuis treize ans". "Au départ, mon objectif était de changer l'image des Maghrébins. Puis j'ai rencontré l'Islam et j'ai donc voulu changer l'image de L'Islam. Aujourd'hui, je souhaite soigner le mal intérieur qui touche notre jeunesse grâce à l'éducation, le dialogue et la confiance". C'est ainsi qu'il travaille dans les prisons comme à l'hôpital ou dans les quartiers. "Aujourd'hui, mon rôle est que l'Islam devienne une religion et non plus une curiosité ou un problème entre les citoyens. Pour cela, je suis actif parce que je veux que l'on s'en sorte. Je représente la jeunesse des banlieues puisque j'en viens et que je suis un exemple qui prouve que l'on peut en sortir". Membre du Conseil consultatif des musulmans de France, une structure mise en place avec le gouvernement français par les musulmans français, président de la fédération nationale des jeunes musulmans de France, représentant officiel du culte musulman dans le Rhône et l'Ain, aumônier général dans les Hospices civils de Lyon, dans les prisons de l'Ain et du Rhône et nouveau commissaire de district des scouts musulmans de France sur Rhône-Alpes pour le côté religieux, président du Groupement pour la jeunesse et l'entraide et vice-président de l'Union des méditerranéens fraternité-banlieue pour le côté laïc, il assume à chaque fois ses rôles en allant au devant des autres. "Je ne reste pas dans un bureau. Je veux que les jeunes des banlieues se prennent en main, qu'ils ne demandent plus l'aide des institutions parce que l'on peut se débrouiller seul, il suffit de le vouloir et de travailler". Avec son expérience associative de treize années, l'aumônier général peut aider les autres à créer leur propres structures. Son association de Rillieux a ainsi encouragé cette année deux autres mouvements associatifs, celui des jeunes de Saint-Priest et Entraide et Solidarité de Saint-Fons, à organiser eux-mêmes dans leur cité des arbres de Noël pour les mères de famille seules. "Pour moi la famille, ce n'est pas seulement le père et la mère mais tous les êtres humains. Et en cette période de Noël j'ai pensé à ceux qui étaient seuls et plus particulièrement à ces filles-mères, souvent rejetées par la société". Bibliothèque avec des ouvrages sur toutes les religions, vidéothèque, organisation de sorties pour les jeunes... le groupement se place aujourd'hui pour la diversité des cultures. "Nous devons vivre en harmonie". Kamel Mansour croit au dialogue islamo-judéo-chrétien et le vit avec son "frère" le père Christian Delorme. Aujourd'hui, il a presque trop de responsabilités et est obligé de déléguer. Dans les prisons, il est épaulé depuis peu par Abdel-Hafid Moussaoui à Villefranche et à Lyon. "Mais il faudrait que nous soyons encore plus nombreux". Dans les établissements des HCL, une grande équipe s'est constituée et l'on compte entre deux et trois aumôniers par hôpital. "Pour l'hôpital Debrousse, où il y a des bambins qui souffrent de graves maladies, j'ai choisi de très bons animateurs. Ils savent faire des sketches, jouer au théâtre pour distraire les enfants". Mais Kamel Mansour ne s'arrête pas en si bon chemin. Une société vient de lui demander de présider l'Union rituelle islamique de France, pour estampiller les marchandises "hallal", licites. "Bientôt, tous les musulmans sauront où acheter leur viande, car dans ce domaine aussi, une réglementation est nécessaire". Parallèlement, l'imam poursuit son oeuvre de hiérarchisation du culte et de l'organisation religieuse. La route est encore longue. Source : "La route de Kamel Mansour" / Nathalie Blanc in Lyon Figaro, 4 janvier 1994, p.2.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP06498.

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